• Catégorie : Brèves

Libres

Mohamed Bourchak et Patrick Kantsa ont été arrêtés mercredi 12 février au cours de la manifestation hebdomadaire des sans-papiers. Accusés – à tort  d’avoir dégradé le volet de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) de Lille, ils ont été libérés (samedi pour le premier, mercredi pour le second) respectivement par le Tribunal administratif et le Jude des Libertés après avoir séjourné au Centre de Rétention de Lesquin. L’affaire est symptomatique : d’une part, les deux sans-papiers en question ont participé à la grève de la faim de novembre 2012 et étaient donc régularisables. Plus étrange, la dégradation n’était pas visible du tout, une vidéo tournée par un-e militant venant le prouver. Enfin, plus grave, la plainte du Directeur de l’OFII a été déposée après l’interpellation des deux hommes, conduits ensuite au CRA de Lesquin avec une OQTF (Obligation de quitter le territoire français). Mais au moment de passer devant le juge, ils ne sont plus soupçonnés de dégradations : le parquet de Lille a classé la plainte sans suite. Selon le CSP59 et Olivier Cardon, avocat d’un des deux prévenus, le dépôt de plainte « semble téléguidé » et l’interpellation « étrange ». En pleine campagne électorale, le Parti socialiste, via la préfecture, essaye-t-il de lancer un message à ses électeurs de… droite ? En tout cas, après la mobilisation d’élus de gauche (enfin, on veut dire EELV et PCF, qui n’hésitent pas à s’allier par ailleurs avec le PS aux municipales), les deux hommes, comme nombre de leurs camarades de galère, peuvent donc circuler librement.