600 kilos d'or pur

Stéradian publié initialement le 5 janvier 2013

Éric Besnard

Cl. Cornillac / A. Dana / Br. Solo / P. Chesnais / G. Klein / J.-P. Martins

Il est des films dont la facture s'en ressent, niveau prod. TF1 ? Indubitable signal, qu'on aura, même à échapper à Jean Reno ou Luc Besson et ses disciples (Taxi, B13...), au moins un Bruno Solo plus connard que nature (et loin de sa caméra-café), des armes automatiques dernier cri, des quads dans la boue, de la Guyane française à gendarmes, à orpailleurs, à explosions, à commandos. Des plans numérisés saturés de couleur vidéo 56000 tons, agrémentés de travellings aéroportés qui nous feraient croire qu'on « domine » la jungle comme une vulgaire ZAD nantaise ; une mangrove propre comme une pub Fa douche ; des Noirs et des Indios de-ci de-là ; un scénar love à la 10 petits nègres où les derniers qui restent finissent en couple, en vue de la pelle finale ; une morale à la truelle (l'or, ça brûle les mains) ; et cet interminable goût de chiottes qui nous donne de l'amertume même à repenser aux quelques petits riens, qui nous ont plu. Et puis y en a marre de ces films de pub, français jusqu'au polo Lacoste, où des douzaines de clones de François Cluzet nous causent sur ce ton (ici, B. Solo, ou le gars des services secrets), entre deux sourcils froncés, une chemise bleu-cadre, et ce sentiment arrogant d'être au centre du monde.