Isolation

Stéradian publié initialement le 5 novembre 2012

2006. USA-GB-Irl. Billy O'Brien

E. Davis / S. Harris / M. Iures

L'Irlande, bucolique, qui commence sombrement dans la lande, la nuit. Une ferme, des panneaux « keep out ». Et pour cause. La pampa des célèbres moutons à pulls n'est plus ce qu'elle était : les vaches se rebiffent. Une véto met bas l'une d'elles, mais le veau la mord in utero. Il y a comme un problème. Transferts d'embryons, syndrome, expérience vétérinaire, contamination, et toute la vapeur, chaude, qui s'échappe, condensée, des corps chauds des bovidés, de leurs entrailles, dans le froid des granges. Ces vapeurs qui se mêlent aux sueurs froides du fermier et de son ex, la véto, incrédules. Le veau, mort-né comme un bœuf, surdéveloppé, contient, surprise, déjà des fœtus, à l'autopsie. Bigre, du scénario. En tout cas c'est ainsi qu'avance, avec une précaution, toute réussie de tension palpitante et de curiosité du ciboulot, Isolation, loin des foules dublinoises, entre les sapins brumeux. Faire des génisses plus fertiles, ce qui merdouille, pour en faire des monstres, structure osseuse tournée vers l'extérieur. On n'est pas dans le rigolo Black sheep. On est au pays du célèbre mouton 100% génétiquement fabriqué. Et dans un pays qui n'a pas fini de réfléchir aux questions des grossesses obligatoires, et de leurs dérives, « contrôlées » par la clique anti-avortement... Au pays de pareils barges, en ces temps de disette, comme cette terre en connut déjà quelques unes... ça peut saigner : avec Alien au pays des OGM, comment Dieu reconnaîtra-t-il les siens, fichtre-bleu ? Même sujet que Rundskop (Bullhead, en belge), moins social, plus thrillant, même horreur. Très bien fait, vu l'horrible genre.