Lola Versus

Stéradian publié initialement le 5 novembre 2012

2012. USA. Daryl Wein

G. Gerwig / J. Kinnaman / Z. Lister-Jones

Happé au passage de cette bluette petite-bourgeoise supplémentaire (mais dont l'avantage est tout de même de nous épargner et Woodyallen, et Gwynethpaltrow) : ce que cette fausse Bridget Jones étudie. Le silence, dans la littérature de la fin du XIXe. Allons-y. C'est la rentrée, et puisque le film est sans intérêt à part ce détail, comme on dit d'un tableau, offrons-nous cet ex-cursus. Le silence, donc. Un éloge du silence. Stop tout. Les mots doux, les mots d'amour, les mots de tous les jours, stop. Ta gueule. Plus de gros mot, plus de mail, plus un faux pli, plus de trahison, plus de pacte, plus de déchirantes plaintes, plus d'accords, ni de désaccords, plus un seul mot, plus une larme, plus un rire, plus rien. Du tout. Silence radio, calme plat. Place pour autre chose, l'ombre, la mémoire, les mythes, ses mensonges, la cristallisation, le passé, le présent continu, hors-sol, hors-mémoire, vers l'oubli, cet Anti-l'Autre et sa sauvage liberté. En silence, la vie reprend. Seulement en silence. Tenir loin les rêves, l'odeur, la voix, les yeux, leur absence. Plus de contact, plus jamais, le dernier des tacts. Ce dénominateur zéro, celui qui une fois opéré, ne peut indiquer qu'égal à... « error ». Tenir loin le mal, tenir loin l'ennemi, par-delà les frontières de notre empire secret, et défendre cette citadelle coûte que coûte. En silence. Cet Éternel rayonnement solaire de l'esprit sans lieu (M. Gondry). Peut-être que quand ce n'est plus de l'histoire ancienne, c'est que ce n'était, juste, pas une histoire.