- Écrit par Jack de L'Error
- Catégorie : Billets
Violette Spillebout victime de la cyborgaïne : révélation d’une bizarre embrouille de dope
En hommage à HST
En hommage à HST
C’est un camarade de longue date qui nous a proposé le texte suivant. Un type qu’on a vu grandir et qui a assisté à quelques-uns des plus glorieux faits d’armes du 43000 ‒ ça en dit long sur la relation qu’il entretient avec notre école de journalisme si prestigieuse qu’il n’a pourtant jamais intégrée faute d’argent pour honorer les frais d’inscription. Comme pour un paquet de gens, l’année 2020 lui aura laissé des traces, douloureuses et libératrices à la fois. Et il fallait en plus qu’il se fasse bannir de Grindr pour… « apologie de la violence ».
Ce texte sera court. Pas grand-chose, un petit coup de gueule. Au pire un mollard craché à la gueule des dirigeants locaux. Les mêmes qui, si un jour ils me lisent, balaieront ma verve en criant au populisme. Rien à battre : moi, je ne marche pas dans leurs sales combines.
Pour la première fois depuis 19 ans, l’élection de Martine Aubry dimanche ‒ si elle est réélue ‒ sera gagnée de justesse. À l’évidence, entre les abstentionnistes et les électeurs qui glisseront un bulletin pour ses rivaux, celles et ceux qui la soutiennent semblent de moins en moins nombreux et de plus en plus déconnectés de la réalité. C’est ce que nous avons bien été forcés d’admettre en laissant traîner nos oreilles dans les méandres lillois.
Jeudi 26 mars, après dix jours de confinement, la Société Publique Locale (SPL) Euralille qui construit depuis trente ans le quartier d’affaires, met en ligne un entretien entre son directeur général et celui du promoteur immobilier Nacarat. Cette demi-heure de tapes dans le dos et d’anecdotes complaisantes signe un aveu : la SPL s’est entièrement convertie aux dogmes de l’urbanisme marchand. Le même jour, un huissier débarque sur la friche Saint-Sauveur où sont réfugiés des jeunes mineurs étrangers et autres personnes sans domicile qui tentent de recréer des espaces de solidarités dans une ville confinée. Dépêché par la SPL, propriétaire des terrains, il vient prévenir les occupants de leur prochaine expulsion. Alors que le monde s’écroule, Euralille montre son vrai visage. Eux aussi devront rendre des comptes.
J’aime pas ça la gueule de bois, surtout quand elle n’a d’autre origine que l’ambiance de la catastrophe. Je ne vais pas mentir, c’est pas la première fois que la nausée me prend, comme ça, comme si l’actualité du monde s’invitait dans mon estomac après avoir forcé le passage de mon œsophage.
• À l’École Néogonzo de Lille (ENL), la grève c’est une histoire de famille. Depuis sa fondation, cette si prestigieuse école a connu un nombre incalculable de débrayages, blocages, insurrections et putschs. À vrai dire, on y a vécu plus de perturbations en tout genre que de normalisations. Seulement là, alors que le pays est en grève, un silence inquiétant régnait à l’ENL. On y verra sans doute la manifestation de notre foi absolue en la prophétie du Nouveau Monde© ou, c’est selon, de notre inébranlable couardise face à l’adversité. Quoi qu’il en soit, ce qu’il nous reste de conscience professionnelle nous pousse à dresser le constat amer de notre échec : nous avons manqué à nos devoirs journalistiques.
Le temps est donc venu de… remettre une pièce. L’ENL se met en grève. Non pas tant à cause des remous intestinaux que provoque en nous chacune des paroles lumineuses prononcées par les adeptes de la Prophétie, mais surtout parce qu’Édouard Philippe, boxeur, romancier et Ministre Number One, a trouvé les mots pour nous convaincre. Des mots fameux : « Il faut savoir terminer une grève ». Complètement en accord avec cette sentence, les membres de l’ENL ‒ évidemment aux ordres ‒ se sont réunis en assemblée générale pour la mettre en application. Le problème, qui n’a pas manqué de soulever d’interminables débats, était que nous ne faisions point la grève. De fait, nous n’étions pas en mesure de voter la fin de la grève. Logique.
Par conséquent, plusieurs heures ont été nécessaires pour parvenir à un consensus. Pour « savoir terminer une grève », il n’y avait pas 36 solutions : il fallait savoir la commencer. Aussi, nous avons l’honneur de vous transmettre notre déclaration commune qu’un stagiaire a bien sûr été chargé de rédiger :
Déclaration commune des élèves et personnels de l’École Néogonzo de Lille (ENL), réunis en assemblée générale et souveraine, sous la bienveillance de la Direction, lundi 13 janvier 2020
Nous, membres de la plus prestigieuse école de journalisme au nord de Paris,
Élèves, stagiaires, journalistes, professeurs, techniciens de surface et numériques, etc., etc.,
Considérant juste le principe « Il faut savoir terminer une grève »,
Considérant sa mise en œuvre tributaire d’une grève dure et observant l’absence de grévistes parmi nous,
Déclarons avoir décidé, en âme et conscience et à l’unanimité, de nous mettre en grève,
Ajoutons pour une durée illimitée, c’est-à-dire jusqu’au jour où nous saurons enfin terminer une grève,
Précisant que c’est une autre histoire.
IL FAUT SAVOIR COMMENCER UNE GRÈVE POUR SAVOIR LA TERMINER !
Bordel je me sens vieux. Je suppose que c’est un passage obligatoire. Le moment où, alors que rien ne change fondamentalement, tout semble nous échapper. Voilà où j’en suis aujourd’hui, pour de multiples raisons dont le récit vous sera épargné. Disons, le plus simplement du monde, qu’il m’arrive de ressentir le besoin impérieux de me barrer. De me retirer, de mettre un terme à ma carrière qui, comme chacun sait, n’a jamais vraiment commencé. C’est ce que je ferais ‒ je le jure ‒ si les dernières recrues du 43000 ne s’employaient pas à me plonger dans leurs obscures paranoïas. Et si le Nouveau Monde© ne s’apprêtait pas à frapper Lille, en la personne de Violette Spillebout… une Valkyrie bel et bien macroniste.
Nous relayons ci-dessous un texte publié ce matin par le C.R.I.M.E revenant sur l’affaire des jeunes happés par un train vendredi dernier à Lille, dont deux y sont restés. Alors que le parquet contredit formellement la mise en cause de la police, les survivants racontent comment ils ont couru justement pour lui échapper. Leur témoignage est accablant et rappelle la mort de Zyed et Bouna survenue il y a douze ans.
Depuis 2012, j’ai l’habitude de passer les soirées électorales avec des proches, souvent les mêmes, devant la télé, pour descendre quelques binches, bouffer de la pizza et déblatérer nos commentaires acerbes sur le spectacle et ses acteurs. C’est donc de cette façon que je comptais occuper la soirée du dimanche 23 avril, pour le premier tour des présidentielles dont le scénario, cette année, était particulièrement chiadé. Seulement, cette fois-ci, mon corps m’a fait comprendre, dans la douleur, qu’il en avait assez.
La mauvaise herbe sociale-démocrate (ou ce qu'il en reste) a encore gouverné cinq années de cette foutue république qui sent le bouc. Cinq années de bons et loyaux services pour la caste dirigeante, les grands propriétaires, les gros bourgeois, les sales capitalistes... Appelez-les comme bon vous semble, ce sont les ennemis du populo qui vivent sur not' dos. On a pris un peu de temps et une machette pour dresser le bilan de ce quinquennat sous 49-3.
Six ans ont passé. Mes souvenirs sont encore vifs. C’était en janvier 2011, dans la nuit du 14 au 15 janvier plus précisément. Ben Ali avait tout juste été dégagé de son trône. Et nous, pour bien d’autres raisons, on guinchait au Centre culturel libertaire de Lille. On était 53, 53 à subir alors l’incroyable expédition punitive que la police avait voulu infliger aux « sales gauchistes ». Aujourd’hui, dans cet état d’urgence et de violence qui se consolide chaque jour un peu plus, cette nuit de janvier 2011 me reste en travers de la gorge.
Leonard Cohen a quitté le monde des vivants le 7 novembre dernier. À l’École Néogonzo de Lille, cette disparition en a ému plus d’un. En particulier Jean Mouline, l’élève aventurier, révolutionnaire permanent et éternel persécuté, dont on n’avait plus aucune nouvelle depuis (trop) longtemps. On ne sait toujours pas où il se terre, mais il nous a fait parvenir ce texte puissant, en hommage à une voix, à des paroles, à un (grand) auteur… Mais pas seulement.
Le texte qui suit, quelque peu naïf et balbutiant, a été publié le mercredi 29 mars 2006 dans le dernier numéro du C’est Pas Encore fini. Une petite parution sauvage fabriquée quotidiennement par des étudiants investis dans le mouvement anti-CPE – certains Lillois s’en souviendront ; dix-huit numéros diffusés gratuitement, de main à main, à plusieurs centaines d’exemplaires, à la fac et dans les manifestations. La veille de la sortie de ce numéro, plus de 50 000 personnes avaient envahi les rues de Lille. La manifestation était tellement grande que sa tête avait rencontré sa queue : du jamais vu. Mais à cet engouement collectif avait vite succédé un brutal rétablissement de l’Ordre. C’était il y a dix ans, bordel…
« Ce ne sont pas des soldats, ce sont des hommes. Ce ne sont pas des aventuriers, des guerriers, faits pour la boucherie humaine - bouchers ou bétail. Ce sont des laboureurs et des ouvriers qu'on reconnaît dans leurs uniformes. Ce sont des civils déracinés. Ils sont prêts. Ils attendent le signal de la mort et du meurtre ; mais on voit, en contemplant leurs figures entre les rayons verticaux des baïonnettes, que ce sont simplement des hommes. » Henri Barbusse, Le Feu, 1916.
A Rémi, Zyed, Bouna et toutes les victimes des violences policières.
Quelques temps après l’intervention policière de la rue Henri Kolb du 12 janvier dernier – que j’ai rapportée avec toute la rigueur journalistique que l’on me connaît –, le Resto Soleil a reçu une menace de fermeture administrative de deux mois. Ce bar-pizzeria – ou cette pizzeria-bar, c’est selon – a « été signalé » au préfet « pour des infractions relevées tant par la police nationale que par la police municipale ». Notamment lors de cette désormais fameuse irruption nocturne des forces de l’Ordre, dont le récit qu’elles ont envoyé au préfet n’est qu’une parodie déglinguée de ce qu’il s’est réellement passé. Hélas, au-delà des hallucinations, les emmerdes, elles, sont bien réelles.
Au bout d'une semaine harassante d'une campagne de mobilisation générale autour des matchs éliminatoires pour la Coupe du monde de football, jalonnée d'une défaite militaire (cherchez les coupables) et d'une victoire (cherchez les héros) qui a le goût de revanche, la France bat l'Ukraine trois buts à zéro. Cocorico, armistice et fin de partie. Enfin, pas pour tout le monde.
Le 22 novembre 1963, Hunter S. Thompson écrivait à son pote William J. Kennedy pour réagir à l'assassinat du président américain à Dallas. Le journaliste utilise pour la première fois l'expression « La crainte et le dégoût ». Un avant-goût sur la mort du rêve américain.
Ça peut paraître étrange, mais il se trouve que votre dévoué serviteur est l’un des meilleurs spécialistes de BFM TV. Allez savoir pourquoi, il m’arrive de la regarder durant des journées entières, voire d’emplir mes nuits insomniaques par ses multiples et répétitives « news ». J’en ai connu, des polytoxs désœuvrés, des ivrognes incontrôlables, etc., mais en comparaison de l’état de folie dans lequel me plonge cette chaîne d’« information en continu », leurs défonces semblent bien gentilles. BFM TV est une drogue dure, pas de doute.
Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu de la pluie comme ça. Certes il pleut tout le temps à Lille mais ce matin, ma race, c’était pas comme d’habitude. Je relisais ce passage de Benotman, rapporté par l’inattendu B2B : « Les évasions comme celle de Rédoine arrangent l'État et l'AP, parce que ça donne une bouffée de respiration, de contentement et de joie à toute la population pénale. » Une évasion, des milliers de respirations.
Au nom de la démocratie, le grand quotidien du midi ne mâche pas ses mots. Ni pour défendre Cahuzac, un homme seul contre tous, qui souffre, mais qui reste debout et digne. Ni pour pleurer l'un des gros patrons du Sud, Pierre Fabre qui a bâti un empire à la sueur de son front et de ses milliers de salariés.
Dans le huis-clos d'un institut médico-légal, des hommes s'affairent. C'est que le Ministre a été retrouvé découpé en rondelles. Il va falloir réparer ça, avant qu'il ne soit trop tard ! Le premier film du célèbre aventurier Samuele Salvatore Bertoni, non-présenté et hors-concours, lauréat d'aucun festival d'aucun métrage.
Hier — euh… avant-hier —, au Lieu autogéré de Liévin (LAG), lors d’une soirée animée par Politis 62 et La Brique, Capitaine Cœur-de-Bœuf, Bertoni — « the driver » — et d’autres, se sont enthousiasmés pour la bière à deux euros. Mais pas que : ils ont aussi assisté à un film d’une remarquable justesse, réalisé par deux amis francs-tireurs, sur la destruction des corons du bassin minier. Malgré le tapage médiatique de cette semaine sur l’inauguration en grande pompe du Louvre-Lens — France Culture, Inter, Nord, 2, 3, etc. —, une autre voix a pu être entendue. Celle des laissés-pour-compte (du développement économique, culturel et urbain). En exclusivité, 43000 relaye (sic) ce bel objet en construction de 28 minutes 08. Spéciale dédicace à Jean-Pierre Kucheida et à la Soginorpa.
« C’était une mauvaise idée ! Une connerie qui va nous coûter cher ! » Voilà ce qu’un membre du cabinet du ministre de l’Intérieur nous a répondu au sujet du film Juste Police dont la diffusion, il y a deux jours en simultané dans plusieurs salles de quartiers qualifiés de « sensibles », a déclenché une trentaine d’émeutes sur le territoire. « Le film n’était pas mauvais en soi », a conclu notre source, « mais il n’était vraiment pas audible pour les délinquants qui peuplent ces zones urbaines. »
Télérama n’est pas un journal de merde. Ce serait trop facile.
En France, on a de la chance, c’est bien connu. Par exemple, tout le monde peut voir de beaux films, surtout s’ils entendent, au loin, Le Cri de l’œil. Mais on a de la chance aussi parce que, sans qu’on n’ait rien demandé, un hebdomadaire sait faire, pour vous, la différence entre un Hitchcock et un navet, un Pialat et un navet, un Von Trier et un navet, un Despentes et un porno. Cet hebdomadaire, sans qui se cultiver n’aurait pas ce si bon goût français que le monde nous envie, sans qui on serait vraiment paumés dans nos vies de cons, c’est Télérama.
Cent vingt jours... Hein ! Impossible ! Tout le monde s'est endormi ou quoi ?! Mais... mais... on devait le prendre à la gorge le Francis Hollande, lui faire sa fête, les millions de manifestants de naguère devaient réclamer leur dû, prendre la rue, les boulevards et les rond-points. Rien de tout ça n'est advenu. Rien à signaler. Silence radio.
Il y a quelques billets de cela, je vous parlais de la façon dont Vercingétorix s’était pris une grosse raclée par ce salopard de César. Eh bien il se trouve que je n’en ai fini ni avec ces sauvages d’un autre temps, ni avec vous, bienheureuses lectrices, bienheureux lecteurs. La question que je me pose aujourd’hui vous ennuiera certainement, j’en conviens. Mais à vrai dire là n’est pas l’essentiel. Car un jour vous aussi vous vous réveillerez l’esprit occupé par ce terrible questionnement : « Bordel de dieu, comment ces connards de Gaulois ont-ils bien pu devenir alcooliques ? » Et quand ce jour viendra, vous chérirez ce fichu billet.
Ce mercredi 30 mai, La Voix du Nord pète un boulard. Car, merde, La Voix du Nord elle en a marre de voir les méchants médias parisiens se foutre de la gueule de ses lecteurs. Alors comme elle est pas contente, La Voix du Nord, elle titre en une « L'indélébile image caricaturale des Ch’tis ».
Recension de l'ouvrage de Franco La Cecla consacré aux stars de l'architecture mondiale. Entre constructions mégalomanes pour centres d'affaires, « disneylandisation » des quartiers et architecture de seconde zone, ce livre ne manquera pas d'éclairer les lecteurs lillois sur les transformations de leur « métropole ».
Éléments pour une sociologie "de poche"... comme un couteau d'assassin.
Après les échecs à fragmentation du communisme et du fascisme, l'idéologie bourgeoise reste, depuis 1789, l'idéologie dominante. Les lourds attraits des rois les ont conduits dans la tombe. Gageons que ces dix objets, loin d'être les gadgets qu'ils prétendent, ne coulent ce paquebot par le fond, et emportent avec eux ces deux siècles de trahisons. Pour la liberté, et la disparition de tout pouvoir.
C’est une question, comme une autre d’ailleurs, qu’il est légitime de se poser. Et même si vous, tendres lectrices et lecteurs, qui lisez ce billet, vous vous en tapez comme de Cneius Domitius Ahenobarbus – ce que je peux comprendre – et que vous vous demandez ce que peut bien faire un tel texte sur le site de l’École Néogonzo de Lille (ENL), sachez tout de même que Vercingétorix a perdu la guerre contre César en l’an 52 avant le Christ Tout Puissant. Autrement dit il y a 2062 années de cela. Vous pouvez vous dire, et je ne le prendrais pas pour une moquerie, que c’était il y a bien trop longtemps pour susciter un quelconque intérêt chez une personne équilibrée ou normalement constituée. Certes, mais dans ce cas, gardez bien à l’esprit que les dinosaures ont régné sur la Terre pas moins de 160 millions d’années… et que, par conséquent, ces pauvres 2062 années qui nous séparent de Vercingétorix ne représentent rien, ou pas grand-chose, sur la ligne du temps qui passe. C’est un peu comme si c’était hier, quoi, enfin presque. Mais bref ! Je m’égare.
Notre ami dessinateur KRST – que nous saluons chaleureusement au passage – nous a concocté et envoyé une petite bande dessinée, en deux planches et drôlement bizarre. Dans le message accompagnant ses dessins, il nous dit juste : « Je me suis bien amusé, c’est très con et ça n'a aucun sens, c’est juste un trip », sans autre explication… Mais nous ne sommes pas dupes : en croquant ce qu’il a vraisemblablement vu dans un de ses rêves les plus déjantés, il est certain que le bougre ne nous a pas loupés. Non mais, tu nous fais passer pour qui, KRST ? Sérieux… (Hé ! Hé ! ndlr). Bref, on ne vous fait pas patienter plus longtemps, voici notre première gonzo-bande dessinée. Et on espère qu’il y en aura d’autres, parce qu’on s’est quand même bien fendu la margoulette ; n’est-ce pas, KRST ?
Les identitaires flamands se présentent souvent comme de simples passionnés d’histoire. Des amoureux du folklore régional, de la moule et de la frite, et rien de plus. Leur « combat », selon eux, ne relèverait que de la défense du patrimoine et de la tradition. Ou la défense de l’histoire du peuple flamand contre les menaces extérieures que la mondialisation et l’« islamisation de la société » feraient peser sur elle. Du coup, ils n’hésitent pas à célébrer le passé ou les figures qui l’ont marqué dans la région. Le problème c’est que, par ignorance ou par un révisionnisme maladroit, ils malmènent l’histoire qu’ils prétendent – paradoxalement – défendre. Le dernier exemple en date, concernant l’appel du groupuscule Opstaan à commémorer Jeanne Maillotte le 29 janvier, mérite d’y revenir. Pour ne pas laisser l’extrême-droite manipuler l’histoire de Lille.
Nous avons l’honneur de vous annoncer l’ouverture d’une nouvelle section de l’École Néogonzo de Lille (ENL) consacrée à la cartographie et au coloriage. L’objectif est de former de véritables spécialistes de l’espace et de la règle trace-formes, capables de produire des croquis (presque) géographiques, dans tous les états d’ébriété possibles et imaginables. Et nous ne manquons pas d’ambition, puisque nous espérons bien, un jour ou l’autre, réaliser notre propre manuel de géographie « première et terminale » afin de le proposer au ministère de l’Education nationale. Ouais, ouais ! Lectrices et lecteurs, voici en exclusivité les premiers croquis garantis « sous influence de bière » et faits 100 % à l’arrache. Y’en aura d’autres.
Le 23 octobre 2007, Martine Aubry – « socialiste » – prononçait avec « un plaisir immense » son discours d’ouverture du premier « Forum Mondial de l’Economie Responsable ». Depuis, chaque année, Lille accueille cette fête patronale et fichtrement décomplexée. Trois jours pendant lesquels des patrons convaincus parlent à d’autres patrons convaincus pour se convaincre mutuellement de leurs vertus, le tout sur un air de rock. Or, à les entendre, il faudrait faire la différence entre le « capitalisme financier » qui est le mal et le « capitalisme responsable » – le leur – qui est le bien. Le premier serait la cause de tous les maux, le second, leur remède. Voyons de plus près ce boniment qui, en dépit d’une intense communication, peine à convaincre.
Je ne vous dissimulerai pas, bien aimés lectrices et lecteurs, la sincère joie de vivre qui m’a envahi à la lecture du dernier numéro de Lille Magazine. Car cela faisait bien longtemps que je n’avais parcouru si puissante propagande. Au fil d’une quarantaine de pages ô combien délicieuses, l’on est bien forcé d’admettre que Madame Martine Aubry n’est pas simplement maire de Lille, ni reine, ni même déesse… non, Madame Martine Aubry est Lille. Métamorphosée – incroyable mais vrai – en « femme-ville ».
En février 2009 s’est tenu à Lille un procès intenté par Brigitte Mauroy contre Charlie Hebdo et son journaliste Antonio Fischetti. L’urologue poursuivait ce dernier pour diffamation à la suite d’un papier publié un an auparavant, dans lequel il affirmait qu’elle se rendait « complice de mutilation sexuelle ». En cause un article de la scientifique, intitulé « Vulve », paru en 2004 et comportant une phrase sur le prépuce du clitoris particulièrement ambigüe. Au final la justice avait tranché en prononçant une relaxe complète. Mais le 25 mai dernier, le procès en appel s’est soldé par une condamnation de Charlie, coupable cette fois d’attenter à « l’honneur et la réputation de la plaignante ». Le plus inquiétant, dans cette histoire, c’est qu’on en oublierait presque le fond du problème : les mutilations sexuelles féminines.
Alors que la politique actuelle d'enfermement suit son cours, que de plus en plus nombreux et nombreuses, adultes comme enfants, ils sont enfermé-es dans des camps, parqué-es dans des cellules...
Depuis quelques mois, la mairie a entamé de repeindre en rose les courées lilloises. Des lampes à basse consommation, recouvertes d'un filtre rose font leur apparition dans les cités, cours et courées wazemmiotes, moulinoises, fivoises et même à Lille-Sud. Ceux qui les habitent n'ont pourtant pas connu souvent la vie en rose. Contrairement à notre élite locale. Pourquoi ce rose ?
Il y a un peu plus d’un an, Pierre de Saintignon – « L’Homme qui valait trois salaires » – dénonçait le « capitalisme financier scandaleux » et espérait de tout son être la venue du messie : le « capitalisme raisonnable ». C’était la « crise » et aujourd’hui c’est toujours la « crise ». Mais les élus de Lille Métropole Communauté Urbaine ne connaissent pas pour autant le mot « raisonnable ». En attestent dernièrement les 21 millions d’euros offerts gracieusement à Parkeon, une société spécialisée dans la « mobilité urbaine » et siphonnée à distance par quelques financiers peu scrupuleux.
Métro en panne. Pendant dix, trente, soixante minutes… Situation classique pour les usagers de Transpole, pour ne pas dire coutumière. Avant-hier, l’interruption devait durer une demi-heure ; il y en a eu pour une heure. Hélas, j’y étais. Vous vous doutez donc, lectrices et lecteurs bien aimés, que lorsque je suis rentré chez moi, après une marche éreintante sous une pluie glaciale, je ne pouvais qu’avoir – je le dis – les « boules ». Mais il a fallu encore que je tombe sur le texte d’un élu Vert – par ailleurs cycliste émérite – s’appuyant sur André Gorz pour justifier la marchandisation de ce métro « tout pourri ». J’oscille entre stupéfaction et hilarité…
Un spectre hante le Monde : le spectre du « droit à la ville ». Toutes les puissances capitalistes se sont unies en une Sainte-Gouvernance pour traquer ce spectre : les promoteurs et les municipalités, le patronat et ses flics, Aubry et Bonduelle, les bourgeois londoniens et les militaires de Shanghai. Partout la gentrification expulse du centre les classes populaires. Mais cette offensive court à sa propre perte : bientôt assiégés par leurs périphéries, bourgeois et petits bourgeois verront leurs hyper-centres assaillis de toute part. « Et on dansera sur les ruines de ces belles vitrines et, à notre passage, tu pourras compter les victimes. Barricades, barrages partout sur Paris, partout sur la ville que de la barbarie. » Et bim !
La Chine est en ébullition. Depuis qu’ils ont appris la venue de quelques grands bourgeois lillois à Shanghai, lors de l’exposition universelle 2010, les Chinois trépignent d’impatience. Partout dans le pays, des manifestations populaires rassemblant des millions de personnes sont organisées en l’honneur de Didier Fusillier, partout on acclame le nom de Pierre de Saintignon… nul doute, la bourgeoisie lilloise va faire fureur au « Pays du Milieu ».
Tous morts. Sarkozy et sa femme, une partie de l'État major français, quelques ministres, le gouverneur de la Banque centrale... Point d'appel au meurtre ici, mais avouons qu'on pourrait être nombreux à avoir le sourire aux lèvres, comme ce fut le cas lorsque Guillon-le-comique en a rêvé pour France Inter. L'important ici, c'est de se mettre à la place des camarades polonais, pour qui le rêve est devenu réalité. Bien entendu, la presse locale n'est pas de cet avis...
J’ai déjà évoqué ici-même les difficultés qu’un navigateur standard peut rencontrer en ouvrant une page de Lavoixdunord.fr : d’innombrables fenêtres publicitaires prennent d’assaut l’écran de l’internaute, qui se voit alors contraint de consommer de la pub par paquet de douze avant d’être autorisé à lire une « information ». La Voix du Nord est d’abord celle des annonceurs. Toujours prête à étendre son trafic de cerveaux disponibles.
L’heure est grave. Les plus fidèles de mes lecteurs doivent se douter de l’état dans lequel m’a plongé le résultat final des élections régionales. Ô droitistes de France et de Navarre, de la Vraie France d’Henri IV, nous avons pris une sacrée rouste en ce dimanche 21 mars 2010 — et encore, je mâche mes mots. Mais comment cela a-t-il pu être possible ? C’est incompréhensible, le programme de la Vraie Droite de la France française préconisant la vidéosurveillance minutieuse, le fichage complet des sujets français et les rafles d’étrangers, était impeccable. Qu’il n’ait pas convaincu la populace, cela est vraiment incompréhensible. Je ne vois qu’une seule explication : la déroute de la Droite, c’est la faute de la Gauche — ces satanés bolchéviques !
Ce week-end à Calais, un hangar, un simple hangar de 600 m2, a été assiégé par les forces de l’Ordre. Loué par l’association « SOS Soutien ô sans-papiers » afin de permettre à des militants « No Border » de résister, au sens large, aux funestes politiques des frontières, le lieu a été vidé de façon expéditive. Étaient-ils en train de constituer une cellule terroriste ? Ou d’ouvrir un nouveau Sangatte, tel que le Parti de l’Ordre l’a prétendu ? Non, bien sûr que non. Ce qui s’est passé ce week-end doit se résumer avec les mots de la militante Zetkin : « Deux jours de combat pour boire un thé ».
Le 21 janvier 2010 restera dans les annales. Ce jour où, depuis la Gare Saint-Sauveur, le Général Christian Decocq a lancé un grand appel à la résistance UMPiste contre les armées bolcheviques de Martine Aubry. Depuis le 18 juin 1940, la droite patriotique et vraiment française – je pense ne plus avoir à rappeler, du moins pour mes fidèles lecteurs droitistes, que cette droite, cette vraie droite vraiment française est ma famille, n’en déplaise à mon confrère maladivement gauchiste Jack de L’Error –, cette droite, disais-je, celle qui a fait la France depuis Mérovée, n’avait plus entendu de si glorieux discours.
Ce n’est pas dans nos habitudes de porter secours à un élu. Seulement, dans le cas présent, il fallait bien que quelqu’un se mouille. Il fallait bien que quelqu’un réponde aux nombreuses interrogations que les électeurs lillois se posent quant à la pensée politique du bras droit de Madame-le-Maire. Encore hier soir me questionnait-on à ce sujet : « Penses-tu, Jack, que Pierre de Saintignon soit vraiment socialiste ? » Eh bien, chers lecteurs et lectrices, voici ce que je suis en mesure d’affirmer : oui, Monsieur de Saintignon est un socialiste. Un vrai.
« La solidarité, c’est, on le sait, le symbole de notre identité profonde ». Oui, Martine Aubry le sait. Ses adjoints, ses collaborateurs et ses proches le savent, aussi. Mais pour le reste des Lillois, c’est moins sûr. Ce qui est certain, par contre, c’est que si solidarité il y a à Lille, on y vit de moins en moins en liberté. Car ici, comme ailleurs, l’Ordre socialiste ne cesse de quémander plus de police. Davantage de flics, bienvenue dans le vrai Lille.
« Plus de 80 000 visiteurs en 5 semaines se sont pressés pour découvrir la collection Gallizia ! » C’était au Grand Palais, haut lieu de la « CULture » parisienne. Un grand prince s’est payé le luxe de réunir, dans une grande exposition, des centaines de toiles bombées par les « héros » de l’histoire du « graffiti new-yorkais ». Vieux d’une quarantaine d’années, ce mouvement apparu dans les couches sociales les plus défavorisées des métropoles américaines, a tristement été récupéré par la grande bourgeoisie, friande d’art « déviant » ou d’« art-de-la-rue ». Histoire d’un détournement… subtil.
Benjamin D. de La Voix du Nord – qui signe ses papiers B. DU. – est un de ces « journalistes » zélés qui font leur taf « proprement ». Sans « bavure ». Ils se font tellement rares de nos jours, que nous ne pouvions ne pas dédier un billet à notre cher confrère. Et, au passage, saluer « l’homme »… pour ses écrits policiers.
Accéder au site Internet de La Voix du Nord peut s’avérer être une véritable épreuve de force pour votre navigateur, qui n’en sortira probablement pas sans séquelle. Fenêtres intruses et banderoles en tout genre parasitent la page d’accueil, à tel point que le titre du quotidien disparaît parfois derrière l’un de ses clients. Vendre de la publicité, développer une stratégie marketing et harceler l’internaute pensant encore – naïvement – trouver ici ou là de l’« information », les objectifs du « virage numérique » de La Voix sont tout à fait clairs. Du fric, du fric et encore du fric !
Le rédacteur en chef de La Voix du Nord se montre parfois frustré de ne pas servir dans l’armée régulière des éditorialistes parisiens. C’est avec ses – faibles – moyens de chroniqueur provincial qu’il lutte jour après jour pour le maintien de l’ordre établi. Dans un papier daté du 22 février dernier (« La crise et les apprentis sorciers »), le lieutenant lillois met en garde son lectorat contre les « périls »… anticapitalistes.
En juin 2008, une journaliste zélée de La Voix du Nord offrait généreusement une petite tribune aux responsables de la Maison du peuple flamand implantée à Lambersart. Rappelant qu’ils étaient issus de Jeunesses identitaires – sans évoquer les fondements nazillons de ce groupuscule –, la consœur concluait inconsciemment : « ils proposent à leurs opposants de " passer le portail et de discuter avec nous ". L’invitation est lancée. » L’affaire de la « maison de l’ignorance gallo-flamande » secoua Lambersart. Durant l’automne, la ville – trop – paisible fut traversée par une manifestation antifasciste. L’élu UMP Yvon Cousin, blogueur du dimanche, gavé de carbonade flamande, se fendit d’un billet condamnant tous ces manifestants adorateurs de la haine et de Rouillan. Lambersart, ville de l’ignorance ?
C’est le roman d’une vie qui prend fin. Rachida Dati, Électre de Libération, devrait quitter le gouvernement. Il était temps de publier les dernières pages de la tragédie que le journal lui consacrait depuis deux ans. Esthétique, romantique, mais aussi fatale et dramatique, la Rachida de Libé, « femme symbole » selon Laurent Joffrin, n’aura cessé de passionner son cercle d’initiés. Retour sur l’histoire d’une grande bourgeoise « éclairée », écrite par des grands bourgeois « illuminés ». Ou comment personnalise-t-on la politique.
L’ancienne chef de service d’urologie de Saint-Philibert envoie Charlie Hebdo devant le juge. Une grande bourgeoise contre un canard raté, ça donne un débat houleux sur l’excision. Au tribunal de Lille le 20 novembre (le procès a été renvoyé au jeudi 12 février 2009, à 14h au TGI de Lille).
Dans Le Monde du 31/10/08, le boss s’est divinement investi d’une sainte mission : en une, dans un billet titré « Arbitraire », E. F. – tel qu’il le signe – mitraille le mouvement de contestation des NMPP. Et s’émotionne du mal que l’on peut vouloir à son journal, si « indispensable ».
Il y a quelques semaines La Voix du Nord découvrait, non sans un certain délice, le véritable business ch’ti, celui du folklore « pipi-caca » de la Ch’tie (la patrie des Ch’tis, ndlr) et du film record de Dany Boon (le « roi des Ch’tis » selon Nord Eclair, 27/06/08). Cependant, comme si un seul folklore ne suffisait pas, la conférence de rédaction du 13 juin a affirmé sa volonté de taper un peu plus dans le thème identitaire teinté de régionalisme : aborder la pensée flamande avec « luxe, calme et volupté », c’est la mission qui a été confiée à Isabelle E. (journaliste pour du beurre, ndlr). Un jury néogonzo réuni sur le vif a tout de suite consacré cette dernière « grande prêtresse » de l'édition du 14 juin 2008. Retour sur un journalisme bas de gamme qui laisse une porte grande ouverte à des groupuscules d'extrême-droite.
Hier, vers 14h50, aéroport Roissy - Charles de Gaulle. Huit ressortissants tchadiens et un Somalien se présentent à l'enregistrement du vol Paris - N'Djamena de 18h00. Un surprenant groupe les suit. Ils sont accompagnés de 43 enfants français âgés de 7 à 11 ans, affublés de lunettes de soleil, d'épuisettes et de chapeaux de paille. L'hôtesse, à qui on ne la fait pas, prévient immédiatement les services de police. Depuis quand emmène-t-on des gamins en colonie de vacances au Tchad ?