Jeudi 18 et vendredi 19 septembre, la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de Lille organisait les journées de la mobilité intelligente, une grand-messe pour ingénieurs et cadres d'entreprises "innovantes" qui rêvent de mobilités appareillées urbi et orbi au prétexte que « la mobilité, c'est la liberté ». Un merveilleux sujet pour notre stagiaire de passage.
« Dunkerque ne va pas bien, on perd 1.000 habitants au niveau de l'agglo, on est la ville de France qui perd le plus d'habitants », soulignait en mars le vainqueur des élections municipales, Patrick Vergriete. Depuis l’homme du « renouveau » cherche de nouvelles solutions… pas bien originales. Ainsi apprend-on que la municipalité va débourser 500 000 euros « au maximum » pour installer une vingtaine de caméras dans le centre-ville. Une décision de gauche comme on les aime.
Le sarkozyste Gérald Darmanin jubile : « Enfin on parle de Tourcoing pour son député-maire et pas pour un foyer de terroristes potentiels ou de la misère. » Question terrorisme et misère, l’homme qui se réclame de Bonaparte (« le petit ») se charge de tout : la police municipale de Tourcoing est réorganisée. Désormais disponibles de 7h à 1h30 de la mat’, les policiers voient le renfort d’une brigade motocycliste et surtout, un bel équipement tout neuf composé de flashballs et de caméras pour faire des selfies au cours de leurs interventions. Dans un avenir proche, il est à craindre qu’on parle de Tourcoing pour autre chose que son député-maire.
Vous l’avez peut-être loupée mais le week-end dernier, c’était jour d’ouverture de chasse pour les 55 000 chasseurs de la région. Excitation non contenue du côté de Carvin, où la société Saint-Hubert se réclame d’une « chasse exemplaire ». Tellement exemplaire que son président ne peut s’empêcher d’ajouter que « l’image de la chasse pour macho évolue petit à petit. » La preuve ? 5% des effectifs nationaux sont féminins. Si on juge aux 1 224 000 détenteurs du permis (en 2012), ça nous fait 61 000 femmes avec un fusil. Pas encore assez pour se débarrasser du patriarcat.
Dans la nuit de vendredi à samedi, quatre jeunes n’ont rien trouvé de mieux à faire qu’attaquer le « squat des Égyptiens » à Calais : « Quand les cocktails Molotov ont été lancés, certains d’entre nous sont sortis. Les jeunes étaient en voiture, et un camarade a été percuté et blessé à la jambe. » Rattrapés par la police, on n’a pas très envie de savoir les motivations de cette jeunesse aux idées vieilles. Dans le même « ordre d’idées », l’adjoint au maire de Calais, Philippe Mignonet, a annoncé sa volonté de porter plainte contre ces migrants qui viennent jouer au foot le dimanche sur un terrain municipal. Par contre, les bras tendus lors de la dernière manif' du 7 septembre n'ont visiblement pas trop dérangé. Le collectif raciste « Sauvons Calais », visé par plusieurs plaintes d'un député socialiste et d'associations la semaine dernière, doit apprécier. Nous, pas du tout.
« Liège la frondeuse ». Je ne sais plus très bien où Esteban avait eu vent de cette expression. Mais il ne lui avait pas fallu longtemps pour me convaincre de l'accompagner à l'assaut de la « cité ardente ». C'était au mois de juin 2014, en pleine coupe du monde de foot, qu'on décida d'enfourcher nos vélos et d'attraper le canal de la Meuse comme on agrippe le guidon d'un jet-ski pour tracer le sillon. Soixante-dix bornes plus tard, nos mollets fatigués atterrissaient place de l'Yser, dans le quartier d'Outremeuse, au cœur de la vallée infernale.
En pleine campagne de recrutement de surveillants, l’Administration pénitentiaire peut compter sur La Voix qui titre sa page quatre : « Mille cinq cents emplois à pourvoir dans les prisons » (20/09). Puis qui explique, sans déconner : « Crise oblige, travailler en prison, donc avoir un emploi stable, fait rêver beaucoup de Français »… Et ouais, on ne se doute pas à quel point les gens qui rêvent de surveiller et punir sont nombreux. Comme ce maton interrogé qui répond sans ambages – lui non plus n’a pas du tout l’air de déconner : « J’aime ce que je fais ». « Par contre, précise-t-il, je ne conseillerais à personne d’être surveillant, c’est un monde violent ». Qu’à cela ne tienne, les journaleux, experts pour vendre un cauchemar comme s’il agissait d’un rêve, sont là pour ça.
Une revue volumineuse, un site internet, une création sonore, bienvenue à Jef Klak qui s’aventure dans les chemins sinueux mais non moins glorieux de la critique sociale, bien accompagnée d’expériences littéraires. Il aura fallu deux ans « de rencontres, d’idées farfelues, d’envies folles et de ricochets » pour sortir ce premier pavé qui répond au doux nom de « Marabout » (les suivants suivront la comptine des Trois p’tits chats, « Bouts de ficelle » « Selle de cheval » etc.). 300 pages qui naviguent tambour battant entre anarchisme alcoolique et cumbia, entre tarantolata et Gérard Majax. « Se moquer du vrai pour préférer l’intense », voilà qui nous parle à l’École Néogonzo de Lille (ENL). Le bébé vous attend sagement au Bateau Livre, Aux quatre chemins, à la Librairie Meura et même, quelle surprise, au Centre culturel Libertaire. Jef Klak, qui semble faire fi des frontières, sera même disponible du côté de Liège. On dit ça comme ça, hein, au cas où des Liégeois s’égareraient sur notre site…
« Il y a déjà tellement d'étudiants dans la misère », témoigne une étudiante lilloise en galère de logement. Et elle n'est pas la seule. À Lille, il faut compter entre 400 et 500 euros pour un 20m2, plus ou moins en bon état. Tout cela dans une académie qui bat les records de boursiers (59 937 en 2013), soit un tiers des étudiants inscrits. Et ça ne risque pas de s'arrêter, le marché des marchands de sommeil étudiant étant une sale habitude des métropoles universitaires. Sur le site internet du CROUS, Lokaviz, on trouve ainsi un particulier qui propose six chambres à la même adresse. Ou encore, dans le privé, une chambre avec salle de bains à 474 euros. Le propriétaire en loue sept dans sa maison. De quoi envisager l’avenir sereinement.
Vous ne connaissez sûrement pas Alain Bézirard. Normal, ce monsieur est maire d’une bourgade de 4500 habitants, Erquinghem-Lys. Alain Bézirard, c’est la garantie de cette bonne vieille mentalité paysanne, de celui qui n’aime pas qu’on le fasse chier. Suite à l’installation d’un camp de gens du voyage, Monsieur le maire, aidé de « ses » agriculteurs, menace donc de déverser du lisier dans les caravanes. « Tant pis. Ça peut dégénérer, on en est conscients », explique-t-il avant de se justifier : « Ici il y a des jeunes qui sont chauds, on voudrait éviter que cela dégénère. » Droit dans ses bottes (de bouseux), au chaud dans son esprit (de bouseux), il se murmure que Madame Tussaud est déjà sur le coup pour immortaliser Alain Bézirard, l’homme qui incarne cette bonne vieille mentalité paysanne. Une juste récompense !
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