Jeudi dernier, dans la salle Montebello de Wazemmes, Martine Aubry a prévenu ses électeurs – qui en pincent pour sa fermeté : « Il y aura des fermetures administratives de bars dans les jours qui viennent, notamment à Wazemmes ». Non satisfaite d’avoir endormi la vie nocturne dans ce quartier, elle tient à présent à l’éliminer. Et le plus triste ici, c’est qu’on doit la prendre au sérieux.
Vous êtes au chomdu, vous désespérez de trouver un taf et l’idée de passer votre journée derrière un écran pour mater des images provenant de caméras de surveillance ne vous rebute pas… nous avons LA solution : l’entreprise suédoise Securitas Direct, « spécialisée dans la télésurveillance », a choisi le parc scientifique de la Haute-Borne à Villeneuve d’Ascq pour « pour gonfler son portefeuille clients » et compte recruter 260 salariés (Autrement dit, 24/01). Vous serez chargé d’offrir des « prestations pour protéger les personnes, les biens et les savoir-faire des entreprises […] 24h sur 24, 7 jours sur 7 ». Et découvrirez ce petit Big Browser qui sommeille en vous.
« Je me sens très proche du Front de gauche et le fait qu’il ait choisi d’être autonome à Lille, de ne pas faire de liste avec le Parti socialiste, m’a déterminé. Je pense qu’il faudra se passer du Parti socialiste, définitivement. » Vous ne rêvez pas, ces bonnes paroles, extraites de Liberté Hebdo, sont à mettre au crédit de Gilles Balbastre, journaliste, documentariste et auteur des excellents Fortunes et infortunes des familles du Nord (2008) ou plus récemment Les nouveaux chiens de garde (2012). L’ancien aventurier des regrettés PLPL et Plan B franchit le pas et se présente à Lille sur la liste du Front de gauche, selon lui le « parti qui peut s’adresser à des classes sociales qui n’ont plus de représentation. » Ça, ça reste à voir, mais ce militant de l’information progressiste n’en oublie pas ses premières amours et en profite pour présenter son plan de lutte : « On lutte contre la malbouffe, on pourrait peut-être lutter contre la mal-info. Et il est grand temps de réclamer, comme la bouffe bio, de l’info bio, fabriquée par des journalistes élevés en plein air, entièrement nourris à l’investigation, sans trace de libéralisme, de conservateurs, voire de conservatismes, et de publicité. » En prenant exemple des AMAP (Association pour le maintien de l’agriculture paysanne), Balbastre lance l’idée : « Pourquoi, dans des Amip, associations de maintien de l’information progressiste, on ne produirait pas deux ou trois paniers dans l’année, avec un DVD, un journal un livre, produits en reprenant les fondamentaux de notre métier de journaliste, c’est à dire le temps de travail, qui nous est de plus en plus enlevé par l’info-industrie ? » Une idée pour sauver le petit canard rouge ?
C’est officiel et c’est un coup dur pour la diffusion des idées : la librairie L’Harmattan de Lille, après sept ans d’existence, va fermer le 8 mars prochain. Pas assez rentable, ce lieu avait pourtant réussi à se faire une place, à travers des ouvrages bien choisis, des poésies et des bizarreries mais aussi des débats qu'on ne voit que trop peu ailleurs. Sept années d’un lieu qui a su conjuguer indépendance et sens critique, rigueur intellectuelle et accueil avisé : c’est sûr, nos libraires vont (nous) manquer ! Quand il n’y aura plus que la FNAC et le Furet du Nord pour guider nos désirs littéraires, nous n’aurons plus que nos yeux pour pleurer. Mais rassurez-vous, les libraires le disent eux-mêmes : « Tout n'est pas complètement perdu, après notre fermeture il y aura des nouveautés dans la librairie lilloise ces prochains mois, soyez attentifs, certains préparent de jolis projets. » Message reçu.
Mohamed Bourchak et Patrick Kantsa ont été arrêtés mercredi 12 février au cours de la manifestation hebdomadaire des sans-papiers. Accusés – à tort – d’avoir dégradé le volet de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) de Lille, ils ont été libérés (samedi pour le premier, mercredi pour le second) respectivement par le Tribunal administratif et le Jude des Libertés après avoir séjourné au Centre de Rétention de Lesquin. L’affaire est symptomatique : d’une part, les deux sans-papiers en question ont participé à la grève de la faim de novembre 2012 et étaient donc régularisables. Plus étrange, la dégradation n’était pas visible du tout, une vidéo tournée par un-e militant venant le prouver. Enfin, plus grave, la plainte du Directeur de l’OFII a été déposée après l’interpellation des deux hommes, conduits ensuite au CRA de Lesquin avec une OQTF (Obligation de quitter le territoire français). Mais au moment de passer devant le juge, ils ne sont plus soupçonnés de dégradations : le parquet de Lille a classé la plainte sans suite. Selon le CSP59 et Olivier Cardon, avocat d’un des deux prévenus, le dépôt de plainte « semble téléguidé » et l’interpellation « étrange ». En pleine campagne électorale, le Parti socialiste, via la préfecture, essaye-t-il de lancer un message à ses électeurs de… droite ? En tout cas, après la mobilisation d’élus de gauche (enfin, on veut dire EELV et PCF, qui n’hésitent pas à s’allier par ailleurs avec le PS aux municipales), les deux hommes, comme nombre de leurs camarades de galère, peuvent donc circuler librement.
Sébastien Leprêtre, maire de La Madeleine, est content : il a enfin réussi à surveiller les prostituées et leurs clients. Trois caméras pour surveiller deux parkings et l’installation de panneaux avec l’indication : « Clients de prostituées ici vous êtes filmés ». Les images enregistrées seront susceptibles d’être utilisées par la police en cas de dépôt de plainte. Le hic, et Sébastien Leprêtre ne l’ignore pas, c’est que la loi sur la pénalisation des clients n’a pas encore été votée et promulguée. Leprêtre est-il donc avant-gardiste ? On attend avec impatience que la classe politique en prenne exemple et décide, sans attendre la loi sur le non-cumul des mandats, de mettre fin aux cumuls !
Françoise Polnecq, vice-présidente socialiste du conseil général du Nord, n’est pas en charge de la culture pour rien. Alors qu’elle visitait le village d’Englos la semaine dernière, elle glisse au maire de Lomme : « Je ne savais pas qu’Englos, c’était autre chose qu’Auchan. » En même temps, nous ne savions pas qui était Françoise Polnecq. Balle au centre.
Dans le fil de ses « Actualités Développement Durable », on apprend que « le Groupe Bonduelle a rédigé une charte éthique inspirée de son histoire, de ses valeurs. Destinée à l’interne, cette charte reflète la volonté du groupe de s’impliquer dans une démarche de progrès permanent [et] souligne l’ensemble des points qui font de Bonduelle une entreprise citoyenne et responsable, une entreprise équitable, une entreprise intègre. » Un comité d’éthique dirigé par Philippe Vasseur (tour à tour capitaliste, journaliste, député, ministre, patron, président de la chambre de commerce, du World Forum Lille, du Comité Grand Lille, officier de la légion d’honneur, etc. etc.) doit donc veiller au respect des valeurs de cette « entreprise équitable » telles que le « souci de l’homme », l’« ouverture » ou encore la « confiance ». Hélas ces valeurs sont encore peu reconnues par certains salariés. Par exemple ceux de l’usine Bonduelle Traiteur de Rosporden, Bretagne, qui, quelques jours après la constitution du comité, ont débrayé. Les causes ? Des négociations salariales inacceptables, des horaires imposés, du stress au travail, une direction qui met la pression, etc. Faut dire que, depuis dix ans dans cette usine, Bonduelle l’« entreprise intègre » a réduit le nombre de salariés de 402 à 271 tout en exigeant une augmentation de la production. Belle éthique !
Samedi 22 février 2014, le journal La Brique organise la projection du film Art Security Service de Bernard Mulliez. Les thématiques soulevées par ce documentaire font écho aux deux derniers numéros du journal lillois, consacrés au logement et à la culture. Ça sera donc l’occasion d’en discuter avec son réalisateur et l’équipe de rédaction du canard. Rendez-vous au cinéma L’Univers à 19 heures.
Le PCF de Boulogne-sur-Mer figurera encore sur la liste de Frédéric Cuvillier pour les municipales. Une liste joyeusement capitaliste qui mélange un peu de tout, du centre-droit à la gauche-gauche. Aujourd’hui, nous le savions, communiste ne veut pas vraiment dire communiste mais plutôt capitaliste se disant communiste… Seulement là, il n’est pas improbable que les communistes boulonnais aient été, aussi et surtout, séduits par le nom de la liste du ministre des Transports : « J’aime Boulogne-sur-Mer ». Quand on aime on ne pense pas, et la fidélité du PCF lui vaudra sans doute un siège de plus au conseil municipal. Alors que demande le peuple ? Peut-être pas, en tout cas, les « projets immobiliers pharaoniques de Frédéric Cuvillier » dénoncés par l’Association Front de Gauche du Boulonnais qui présentera une liste dissidente aux élections. Il y aurait donc encore des communistes pas capitalistes.
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