Le linge sale de l’ENL

Premières mesures révolutionnaires

• Jack de L’Error, le Directeur de l’École Néogonzo de Lille (ENL), continue sa fuite en avant. De leur côté, les élèves grévistes et rebelles, rassemblés dans le M27 et fondateurs de la Commune Libre de l’École Néogonzo de Lille (CLENL), voyant la date de l’ultimatum approcher à grand pas, ont tenu à faire preuve, une nouvelle fois, de leur détermination. •

Communiqué du M27 : « Jack, ceci n'est pas une invitation, c'est un ultimatum ! »

• Le torchon brûle à l'École Néogonzo de Lille (ENL). Pourtant, après les déclarations tapageuses de Jack de L'Error (le Directeur n'ayant pas hésité à insulter les élèves récalcitrants de "beatniks"), la crise interne de la prestigieuse institution de formation journalistique apparaissait comme un lointain souvenir. Mais les bourrasques de la contestation se sont transformées en tempête insurrectionnelle. Sous l'égide d'un guérillero, Esteban, et d'un renégat qui n'en pouvait plus de faire le sale boulot de la Direction, Simon de Bavoir, l'ENL connaît vraisemblablement le moment le plus turbulent de son histoire. En effet, les rebelles avaient prévenu les plus fins limiers de la presse qu'une grande nouvelle venait... Recroquevillés dans leur "maquis aveyronnais", ces derniers ont tenu à adresser un message clair à leur Directeur. « Trop c'est trop ! Et c'est déjà beaucoup trop ! » confiait ainsi S. de Bavoir, visiblement excédé. Pas en reste, Esteban, paré de son habit de combat, ne cessait d'en appeler à l'esprit du 27. La date n'était pas choisie au hasard : c'est le 27 juillet 1830 que la Révolution dite des « Trois glorieuses » éclata, suite – entre autres - à la suppression de la liberté de la presse. Malgré nos efforts, Jack de L'Error est resté injoignable toute la soirée. Devant la chasse à l'homme annoncé il y a peu par le Directeur, les élèves grévistes ont déjà annoncé la couleur : ceci n'est pas un coup d'épée dans l'eau, c'est, selon Bruegel (qui a rejoint l'insurrection) « le début du commencement d'une ère nouvelle pour le journalisme de l'extrême ! » À coup sûr, nous n'avons pas fini d'entendre parler de ces événements du 27 juillet 2014. •

 

"Ceci est un communiqué de presse de l'Ecole Néogonzo de Lille"

 

NOUS, élèves grévistes, appelons l'ensemble des élèves exploités de l'École Néogonzo de Lille à nous rejoindre dans la sédition journalistique. Prenant acte des gazouillis du Directeur, tristes échos des dernières convulsions d'une direction aux abois, nous déclarons le temps venu de la Commune Libre de l'ENL !

Voici des années qu'on se coltine les méthodes despotiques de Jack de L'Error, qui auraient fait passer Moubarak et Ben Ali pour des bisounours.

Des années que nous devons supporter ses ordres minables toujours ponctués d'un "éhéhéhé" ! À l'unisson nous te répondons avec force et courage : GLOUP GLOUP !

Des années que nous devons accepter sa propension à confisquer l'alcool pendant les réunions de rédaction. Ceci n'est pas sans lien avec cette révélation : le parrain de Jack est Boris Eltsine.

Les dernières attaques contre ses propres élèves, qu'il avoue chérir dans les fulgurantes dépressions dont il est coutumier, ces attaques ne font que rallonger une liste déjà longue comme la tranchée d'Aremberg (soit environ 2 400 mètres) :

- Procès stalinien contre le Capitaine Cœur-de-Bœuf ;

- Torture à la BFM TV à l'encontre de Bruegel-2-Bois ;

- Attentat à la voiture piégée devant le logement d'Esteban ;

- Chantage alcoolique envers notre consœur Frédérique Lacluysse...

Et encore peut-on s'interroger sur la troublante disparition d'Akram Penjis, dont le corps n'a pas encore été retrouvé par la police fédérale.

C'en est trop ! Beaucoup trop ! Beaucoup beaucoup trop !

Moubarak et Ben Ali ont eu le courage de fuir : Jack tu n'as pas compris, nous n'exigeons pas ta démission, nous allons mettre en œuvre ta décollation !

Pour la liberté !

Pour le pouvoir aux élèves !

Pour dynamiter le consensus journalistique !

Pour tous les journalistes de l'extrême, Hunter S. Thompson, Emma Goldman, Albert Londres, Louise Michel, Jack Kerouac et tous les autres.

Pour tous ces stagiaires qui veulent nous rejoindre dans l'écriture ultrasubjective et déjantée qui fait le sel de la vénérable institution de l'École Néogonzo de Lille ! D'ores et déjà, dans notre maquis aveyronnais, de nouvelles recrues viennent grossir les rangs de la commune libre de l'ENL.

C'est pour toutes ces raisons, et aussi parce que nous nous considérons en vacances bordel, que nous donnons rendez-vous à tous ceux et toutes celles, enfants, femmes, hommes, pour le début de l'AN I de le la Commune Libre de l'ENL ! Rejoignez nous dans ce mouvement du 27 juillet, déjà connu sous le nom de M-27 en référence à nos camarades espagnols.

Car désormais à l'ENL, plus rien ne sera jamais comme avant :

On écrit on boit, c'est nous qui DÉCIDONS !

LIPLIPLIP hourra !!

La date de mort de la Direction et donc, par conséquent, la date de naissance du début du commencement est prévue le 16 août 2014 dans un cul-de-sac de la campagne du Middle West lors d'une fête sauvage.

Ne te méprends pas, Jack, ceci n'est pas une invitation, c'est un ultimatum.

Vive l'ENL !

Vive la Commune Libre de l'ENL !

Et surtout : Santé !

« Je ne démissionnerai pas ! »

• Depuis le début du mois de juin, une ambiance délétère a envahi les locaux de l’École Néogonzo de Lille (ENL). En effet, dans un communiqué datant du 3 juin, la direction de l’ENL a déclaré être « perpétuellement menacée par de nombreuses traîtrises », relevant les propos récents des élèves Simon de Bavoir et Esteban, qui constituent « des cas de très haute trahison ». À la suite de ce communiqué, certains élèves ont entrepris de publier de véritables appels à l’insurrection sur le site de l’école Lille43000.com. D’abord Esteban qui n’a pas hésité à insulter le directeur le 7 juin, voire à le menacer carrément. Selon lui, ce dernier « perd le contrôle de lui-même » – « la paranoïa gangrène la tour d'ivoire de la direction » – et « c'est le moment d'envoyer l'essence sur le feu ». Puis ça a été le tour de Simon de Bavoir, le 23 juin, qui a accusé le directeur de « despotisme, du muselage de l'ensemble de l'école par [ses] pratiques staliniennes », avant de demander sa « démission ».

« Je ne démissionnerai pas ! Qu’est-ce qu’ils s’imaginent, ces beatniks ! » Interrogé sur l’atmosphère actuelle à l’ENL, le directeur s’est montré ferme et serein. Pour lui, les quelques élèves qui souhaitent répandre l’anarchie dans l’école ne sont qu’une « minorité dérisoire », « des illuminés qui n’entendent rien à la gestion d’une école de journalisme aussi prestigieuse que la nôtre » : « Je vous parie qu’à la fin de l’été tout sera rentré dans l’ordre… en tout cas je m’en porte garant. » Ne souhaitant pas s’exprimer sur les éventuelles mesures répressives qui pourraient être prises à l’encontre de Simon de Bavoir et Esteban, le directeur a simplement répondu : « Vous serez au courant bien assez tôt. Je ne veux pas que ces escrocs puissent se carapater comme ça, ce n’est qu’en les prenant par surprise qu’on les aura ». Toutefois des rumeurs circulent déjà sur des tentatives d’attentat que la direction aurait commandités, notamment contre Esteban. Toujours selon ces rumeurs, le directeur aurait fait installer des caméras de surveillance et des mouchards chez Simon de Bavoir, dans le fin fond de la campagne française. « Des rumeurs ! s’est emporté le directeur. Vous vous basez sur des rumeurs ! Quand je pense que vous avez reçu la meilleure formation en journalisme qu’on puisse trouver en France… et vous vous basez sur des rumeurs ! Pourquoi pas trouver vos informations sur Facebook tant que vous y êtes ! Lamentable ! »

Pour le moment, Esteban et Simon de Bavoir restent introuvables et n’ont pas répondu à nos sollicitations. Les autres élèves de l’école, probablement par peur des représailles pouvant venir d’un côté comme de l’autre, n’ont pas souhaité aborder le sujet. Tout ce que nous pouvons dire actuellement, c’est que malgré le risque certain de renversement de la direction, cette dernière semble restée confiante et ne compte pas capituler. Jusqu’à quand ? Les insurgés préparent-ils un putsch ? Dans quelle mesure le directeur, contesté depuis son arrivée, pourra-t-il se maintenir ? Nous vous tiendrons au courant dès que nous en saurons plus. •

Lettre ouverte à L'Error

• Cher directeur,

L'orage gronde, la foudre menace, et vous ne sortez pas de votre mutisme depuis plusieurs jours déjà. Si la grève n'a pas encore éclaté, si vous n'avez pas encore reçu de chaussures à la volée, c'est une preuve de plus de votre despotisme, du muselage de l'ensemble de l'école par vos pratiques staliniennes en cours ces derniers mois. Plus aucun élève n'ose publier une seule ligne, sous peine de recevoir mille sévères retours inspirés de votre fondamentalisme orthographique et grammatical. Désormais, comme chacun sait, vous êtes esseulé, abandonné par vos derniers fidèles, et vous persistez néanmoins à croire dans votre résurrection prochaine.

Sachez qu'il n'en sera rien, vous êtes allé trop loin, le fût a déjà largement débordé. La contestation est en marche, et elle ne peut que s'inspirer des mouvements des cheminots et intermittents : eux ont bien compris que la grève ne peut être que longue et totale. Que toute victoire passe par forcer Filipetti, Valls et toute la clique à mettre un genou à terre, puis qu'ils s'écrasent devant la force inhérente du mouvement révolutionnaire prolétarien.

Cher Jack, il vous reste une seule porte de sortie honorable au vu des circonstances : la démission.

Avec toutes mes considérations néogonzos pour la qualité de votre travail journalistique.

Simon de Bavoir

Communiqué du Koumité de soutien

Jack, cette fois tu as été trop loin. Vraiment trop loin.

• Passe encore que tu me tricardes publiquement pour mon article sur le festival de trompettes de Guca, que j'aurais soi-disant dû rendre il y a trois ans. C'est pas De Boeuf qui me contredira, un bon article ça prend du temps, et si c'est des années, c'est que le sujet est bon.

Passe aussi que tu m'accuses de haute trahison par voie de communiqué alors que tu sais bien que je t'aurais accueilli avec rasades de Cachacha si tu avais eu les tripes de tes accusations. Mais là, Jack ! Un incendie ! Devant chez moi ! Espèce de petite raclure de patron, c'est une déclaration de guerre que tu veux ? Lâchons le mot : c'est un attentat.

Jeudi 12 juin, vers 3h du matin. Alors que je bosse encore et encore sur mon article sur Guca, me disant que j'approchais enfin du but, des coups sourds venant de dehors me détournent de mon œuvre. Cinq pour être précis. Je m'approche de la fenêtre quand j'entends une vitre éclater avec fracas. Dans l'ombre, je distingue une forme qui s'agite près d'une voiture. Je distingue à peine le reflet de cheveux gominés et une chemise bleue qui a l'air de valoir beaucoup d'euros.

Là tout va très vite. L'homme enflamme un torchon et le jette dans la voiture. Une formidable flamme embrase la bagnole. L'homme paraît très nerveux, guettant frénétiquement de gauche à droite. L'imbécile ne sait pas que je ne manque pas une miette de la scène. Voyant le feu prendre, il s'enfuit le long des boîtes à roulettes garées. Alors qu'il passe sous un réverbère, un frisson me saisit : c'est Pat Riot ! La petite ordure ! Ce petit larbin sarkozyste, une vermine libérale, un des premiers élèves de l'École, qui a tristement fini assistant du stagiaire relations presse à l'UMP, devient incendiaire ? On pensait l'avoir définitivement coulé avec Bruegel en trafiquant les comptes de campagne de Sarkozy. Comment m'a-t-il retrouvé ? Trois ans que je me terre dans un maquis belge sans donner aucune nouvelle à personne et il est là, devant chez moi, s'enfuyant comme un junkie apeuré !

Avoir réussi dans le business, ça ne fait pas de vous un homme d'action. Et ça, Jack l'a oublié. Le misérable Pat Riot arrête soudain sa course, son visage s'affole. Il palpe fébrilement ses poches, et retourne fissa vers l'incendie qui grossit. « Meeerrrde ! Quel abrutiii ! » maugrée-t-il en déchirant la nuit. Visiblement incompétent en matière d'incendie volontaire, il s'accroupit sur les lieux de son forfait, furète du regard vers le sol, et repart un bidon d'essence entre les mains. L'imbécile ! Une flamme manque de lui enflammer sa chemise. « Putain de jean foutre ! Mon Hugo Boss ! » s'indigne-t-il.

J'interviens. « Pat ! Tu vas payer pour ta lâcheté ! Avorton du Capital, valet des nantis ! » Il se retourne. Me voit. Et me gratifie d'une quenelle avant de s'enfuir dans la nuit. Quelques instants après, une 306 rouge bestline, celle qu'on surnomme la baleine rouge et qui peut atteindre les 160 miles à l'heure, passe en trombe devant mon maquis. Un coup de Jack, c'est maintenant certain… Ce petit enfoiré embourgeoisé a oublié que je ne roulais qu'à vélo ! Il vient de mettre le feu à la caisse d'un voisin flic, fier comme un vrai homme de se payer une Audi A3 realman. Haha ! Coquin de sort !

Tout est clair maintenant, le dernier communiqué de la direction terminait par ces mots énigmatiques : L'été sera brûlant. C'était donc un avertissement... Le directeur use de sournoises intimidations pour faire rentrer ses élèves à l'enclos ? Il répond à la contestation de son autoritarisme et de sa république bananière par le feu ? Il perd le contrôle...

Camarades ! C'est le moment de reformer le Koumité de soutien... La précédente action n'a échoué que de peu ! Sortez stylos et cocktails molotov, c'est l'heure de pilonner !

Vive la commune de l'École Néogonzo libre !

Esteban